LA MISSION PARENTALE

Tout d’abord, je suis reconnaissante d’avoir deux adorables petites filles ; elles ont respectivement 3 et 4 ans. Elles m’inspirent au quotidien.
J’ai compris très tôt que faire un enfant ne découlait pas seulement d’une envie périodique mais impliquait bien plus : une responsabilité si grande comme celle qui consiste à arroser une graine pour en faire une fleur resplendissante et épanouie, pour le plus grand bonheur du jardin.
En tant que parents investis de cette mission, il est essentiel de nourrir cette graine avec la sagesse de la vie, la sagesse de nos vies, les leçons apprises de nos erreurs. En effet, je pars du principe qu’expliquer son parcours sans le rendre parfait à son enfant est une nécessité ; Il est vrai que dans les yeux de nos enfants nous sommes des héros mais devinez quoi ? Même dans les films de super héros, ces derniers font aussi des erreurs ; j’ai constaté d’ailleurs que c’est bien de cette façon qu’ils deviennent plus forts, prêts à en découdre, toujours après une renaissance.
C’est pour dire qu’il est important d’être un Enseignant pour son enfant. C’est de Sagesse dont il aura le plus besoin dans sa vie d’adulte car cette sagesse sera comme une lampe à ses pieds dans un monde qui peut être rempli d’obscurité.
Malheureusement dans nos cultures surtout africaines, le père paraît infaillible, il adopte toujours vu de l’extérieur l’image de l’homme fort de la tribu qui maîtrise tout, qui a toujours raison, ne se trompe jamais et qui n’a aucune faiblesse, il est craint grâce à sa posture droite, de contrôle ; Un chef africain est toujours majestueux et fier, paré à toute problématique du clan; La mère quant elle, renvoie l’image de la personne qui sait tout encaisser pour le bien-être général de ce clan au détriment souvent du sien ! Elle manifeste un cœur qui ravale tout et qui supporte tout, une posture de totale dévotion, l’incarnation à elle seule de l’Amour. Ce qui est malheureux c’est que très souvent, l’enfant devenu adulte plus tard finit par découvrir une vérité beaucoup plus sombre derrière tous ces rôles bien perçus par la société.
Adopter ces masques, ce n’est pas éduquer son enfant, bien au contraire c’est le leurrer en lui mettant plein d’écailles dans les yeux et le lâcher sans base véritable.
Un parent n’est pas seulement celui qui pourvoit aux besoins financiers et matériels de son enfant, et qui reste droit dans ses bottes. Il se doit de l’accompagner dans toutes les étapes de sa vie comme un vieillard assis qui voit loin.
Si on prend le parallèle de l’école, on suppose que nous parents, sommes l’enseignant ou le maître (Celui qui maitrise) et notre enfant est l’apprenant. C’est la raison pour laquelle j’estime qu’il faut être responsable pour faire un enfant ; On passe à cette étape quand on est un adulte, et non en étant un enfant nous-même. La capacité à être adulte n’est pas fonction de l’âge que l’on a mais de la maturité et de la sagesse qu’on acquiert pour guider. Un aveugle ne peut pas conduire un autre aveugle. L’état d’esprit de responsabilité et maturité suppose une remise en question constante et une compréhension des expériences de vie à enseigner ensuite à l’apprenant. Mais si l’enseignant est irresponsable et déséquilibré, qu’adviendra-t-il de l’apprenant ?
Aimer son enfant implique de le protéger mais comment ? En lui inculquant non pas des injonctions ou des interdits à tout va mais bien en lui enseignant, à partir de son propre exemple des morales d’histoires afin de mieux cerner les enjeux de la vie.
Soyons vrais avec nous-même et avec nos enfants. Nul besoin d’avoir peur de parler de ses échecs et des expériences négatives. Ils seront enseignés sur la résilience, une arme utile en cas de situations difficiles. Car oui, à l ‘école de la vie, tout n’est pas célébrations et fiestas. Il faut être conscient des situations défavorables qui peuvent être salvatrices quand on le décide.
Notre enfant affrontera les mêmes domaines de vie que nous : les relations amoureuses ou amicales, le travail, le mariage, la parentalité, les finances, la santé. Parler à son enfant de ses erreurs, de ses échecs n’est pas signe de faiblesse ni de vulnérabilité, bien au contraire, c’est un signe de grandeur.
Alors si on a un pas d’avance sur ces domaines, il faut le conduire en lui racontant ses réussites, comment on y est arrivé. Se prendre en exemple ou en contre-exemple devant les défis de la vie. L’enfant pourra s’identifier facilement et se construire sainement en harmonie avec ses propres aspirations.
Cher parent, c’est un devoir d’être responsable et sage. Il faut comprendre que dès sa naissance, l’enfant devient un élève apprenti de la vie. Il y va de notre responsabilité de le rendre sage à son tour pour qu’il le soit demain pour son enfant et ainsi de suite. Une personne qui se construit, a besoin de mentoring, soyons donc ce mentor pour notre enfant.
Quant à moi, je parlerai de mes expériences positives à mes filles en âge de discussion, de ce que j’ai mis en place comme méthode pour obtenir de bons résultats, mais je leur parlerai aussi de mes erreurs en cours de route, mes challenges, de ce que j’ai eu comme système de pensées erronées ou d’actions destructrices, et de ce que ces erreurs m’auront apprises.
Je m’attèlerai à leur montrer tout ce qu’il y’a de beau dans ce monde mais je ne leur cacherai pas la vérité sur ses côtés moins reluisants. La meilleure protection en tant que parent aimant n’est pas de faire miroiter une réalité fantasmée à son enfant en cachant ce qu’est la vie mais de lui fournir des outils puissants en l’accompagnant pour faire face à ses challenges.
Affectueusement,
Amaya
